
Au Brésil, un mouvement appelé « les crépues » est né dont le but est de revendiquer la fierté de la chevelure crépue.
Le 26 juillet dernier, une marche a été organisée par la blogueuse Nanda Cury intitulée « La Marche des fiertés crépues », dans la ville de São Paulo, rassemblant environ 500 femmes.
Sur son blog « Blog des chevelures », Nanda relate l’histoire de femmes aux cheveux frisés rencontrées dans la rue, qu’elle prend également en photo.
Selon elle, « le nombre de femmes qui assument leurs chevelures au naturel a beaucoup augmenté », depuis le lancement de son blog.
A Rio de Janeiro, une jeune femme nommée Elaine Rosa a lancé la Foire crépue en 2014 dans le quartier populaire de Pavuna ayant pour but de valoriser « l’esthétique de la femme noire » et sa beauté naturelle.
« Ce sont des femmes avec un pouvoir d’achat […] Mais elles ne trouvent pas les produits qui leur correspondent », explique Elaine.
Maria Chantal, créatrice d’une marque de vêtements afro, qui a arrêté le lissage à l’âge de 16 ans, après quatorze ans de défrisage, s’est sentie « libérer » quand elle a vu ses cheveux naturels pour la première fois, d’où son activisme actuel.
« J’ai commencé à me renseigner et, très vite, je suis entrée dans le militantisme, alors que je n’étais pas du tout branchée politique avant ».
Au Brésil, 51 % de la population est noire ou métisse, briser l’idée reçue selon laquelle la femme occidentale serait « le modèle à suivre », est fondamentale.
« Le Brésil est encore incroyablement raciste », a souligné Nanda.
Ce qui amènent les femmes noires à vouloir dépenser des fortunes et à utiliser des produits chimiques sur leurs cheveux par conformisme.
Une personnalité de télévision brésilienne, Maju, première présentatrice météo noire a assumé ce coté « naturel » de sa chevelure, brisant ainsi, ce tabou incorporé au sein de la société brésilienne.
Victime d’attaques racistes sur sa page Facebook, elle a reçu de nombreux commentaires de soutien sur les réseaux sociaux.
Symbole de honte et de discrimination, les cheveux crépus deviennent peu à peu le symbole de la fierté et de l’authenticité des Afro-brésiliennes.
NegroNews